L’autorité cognitive peut se définir
dans la façon suivante :
We shall say that person A is a cognitive authority for person B with respect to sphere of interest S to the degree that what A says about questions falling within sphere S carries weight for B (Wilson, 1983, 13).
Il s’agit donc d’une relation d’influence entre deux acteurs : celui
qui maîtrise un domaine donné et celui qui lui accorde sa confiance. Toutefois,
le changement engendré par les nouvelles technologies de diffusion d’information
remet en cause la notion même de « l’autorité » sur laquelle cette relation était
basée. L’émergence des réseaux sociaux virtuels crée une multiplication des
canaux de communication qui transforme très profondément tout
acte d’attribution de confiance et de crédibilité. Cette multitude des canaux de communication cause une « redistribution des
normes de croyance » (Paquet, 2012) . Ainsi, la légitimité de
toute institution traditionnelle de transmission de l’information se voit
remise en question.
Traditionnellement, les bibliothèques avaient pour mission l’organisation et la transmission de l’information. Dans cette optique, il parait légitime de poser les questions suivantes : Qu’arrive-t-il avec l’autorité cognitive des bibliothécaires ? Les moteurs de recherche vont-ils devenir leurs seuls héritiers ?
Toutefois, le fait que les procédés d’indexation du web s’effectuent en toute absence d'« autorité » des bibliothécaires-indexeurs rend le processus de recherche d’informations sur le Web partiellement aléatoire. Un grand nombre d’utilisateurs considère donc que les résultats proposés par les moteurs de recherche sont peu fiables. En raison de l’absence des procédés clairs employés pour générer les résultats des requêtes, les moteurs de recherche ne peuvent donc pas remplacer l’autorité cognitive des bibliothécaires traditionnels.
Chose certaine, avec l’épanouissement des technologies Web 2.0, nous assistons au bouleversement des relations sociales que les bibliothécaires doivent accepter. Il s’agit désormais d’exercer ce métier dans un environnement social et technologique en pleine mutation. Afin de préserver leur autorité informationnelle, ils doivent donc se remettre en question, accepter d’évoluer et constamment développer des nouvelles méthodes de travail. Pour y parvenir, ils doivent offrir le service de référence de façon de plus en plus informelle. Afin de rejoindre les usagers issus de la génération des natifs numériques, le service de référence assuré par les bibliothécaires doit être de plus en plus dynamique, interactif et, bien souvent, virtuel. Il faut donc s’appuyer sur des nouvelles technologies pour maintenir le travail de médiation culturelle. Il s’agit notamment d’assurer la médiation des collections de la bibliothèque par le biais d’un blogue et d’autres outils du réseautage, notamment le système affichant les recommandations des lecteurs et des bibliothécaires sur l’interface de l’OPAC.
Références :
Paquet, Sébastien et al. 2012. Module
4 : Confiance et crédibilité In : INF6107 Le Web social. <http://benhur.teluq.uquebec.ca/SPIP/inf6107/spip.php?article=66&rubrique=11> (consulté le 16 mai 2012).
Wilson, Patrick. 1983. Second Hand Knowledge : An Inquiry into Cognitive Authority. Westport (Connecticut) : Greenport Press, p.13.
En effet, les technologies de l'information transforment grandement le rôle et les tâches du bibliothécaire. Les blogues et les médias sociaux sont des outils de médiation précieux qui non seulement permettent de joindre de nouvelles clientèles et de maintenir le contact avec les clientèles régulières, mais ils contribuent également à mieux servir les usagers. Par exemple, la référence virtuelle, le soutien en ligne à la recherche, la formation à la l'interprétation et l'utilisation de l'information via des tutoriels sont autant de moyens efficaces de s'adapter à la réalité actuelle.
RépondreSupprimerEn effet, les possibilités quasi infinies du Web amènent certains individus à remettre en question la pertinence du rôle du bibliothécaire dans la recherche d'information. Bref, j'aimerais souligner que ce billet est très intéressant et qu'il nous amène à repenser le rôle du bibliothécaire ainsi que notre rapport à l'information. Merci pour le partage !